lundi 30 mai 2011

La sécheresse est là et bien là !

Un message de Pascal, daté du 25 mai :

L’ irrigation rythme mes journées.

Les terres de ma ferme sont des terres argilo calcaires superficielles. Ce type de terre est moyennement productif et souffre des fortes chaleurs et du manque d’eau : le calcaire ne retient pas l’eau.

Si les températures estivales de ce printemps ont accéléré la végétation, le manque de précipitation se fait sentir très fortement.

Nous avons eu quelques orages au mois d’ avril et depuis plus rien, aucune pluie en mai.

Nous sommes donc obligés d’irriguer.

Aujourd’hui toutes les cultures ont des besoins en eau pour le « remplissage » du grain. Le blé pour une croissance normale a besoin de 40 à 50 mm d’eau par semaine. Les pluies étant nulles il faut apporter cette eau par l’irrigation.

Les conditions exceptionnellement sèches font qu’il faut apporter de l’eau à toutes les cultures en place, donc c’est la course, il faut être partout…

J’irrigue à partir d’un forage qui pompe l’eau dans la nappe de beauce et j’utilise un enrouleur



pour arroser mes cultures. Je ne peux toutefois pas couvrir tous les besoins de mes cultures, j’apporte environ 25 mm d’eau tous les 10 jours. Je suis limité par la technique, les cultures souffrent de la chaleur et du manque d’eau même si j’arrose. Le rendement chute de jour en jour.

Ma capacité d’irrigation se révèle insuffisante aujourd’hui pour couvrir les besoins de mes cultures face aux conditions climatiques.

Deuxième limite, l’irrigation est règlementée par l’agence de bassin qui attribue à chaque exploitation un volume d’eau maximum que l’agriculteur peut utiliser. A lui de choisir quelle quantité sur quelle culture. Ce quota est fixé chaque année en fonction des réserves dans la nappe. Chaque exploitation a un volume d’eau de référence qui est diminué si les réserves sont basses ou si l’exploitation a dépassé son quota l’année précédente.

Ce quota peut évoluer pendant la saison en fonction de la pluviométrie. Plus il fait sec, plus il faudrait arroser mais plus l’eau doit être partagée, donc plus il fait sec et plus le quota est revu à la baisse. C’est la difficulté aujourd’hui pour gérer son irrigation. La semaine passée le préfet nous a imposé 24 h sans arrosage (du dimanche 8h00 au lundi 8h00).

Nous souffrons directement des excès du climat et le résultat d’une année de travail est de plus en plus compromis…