dimanche 4 octobre 2015

Evolution (récente) des pratiques

Aujourd’hui, je pratique une agriculture appelée agriculture de conservation ou agriculture écologiquement intensive. Lorsque j’ai repris la ferme familiale et ayant créé l’activité gavage d’oie, il fallait que je passe moins de temps dans mes champs. Le premier moteur est souvent celui là : la recherche de temps. J’ai donc, petit à petit, simplifié mes modes de culture en diminuant les travaux comme le labour et en implantant mes cultures après des travaux superficiels du sol. Le développement de mon activité oie et volailles à rôtir m’ont poussé encore plus dans cette voie.
Le rapport à mes clients, vos questions et votre intérêt pour des produits respectueux de l’environnement m’ont incité à poursuivre vers ce type d’agriculture. Je me suis beaucoup formé et documenté. L’implantation de mes cultures céréalières (base de l’alimentation des volailles) a donc évolué. L’agriculture de conservation repose sur 3 principes qui recherchent tous à améliorer la vie du sol et sa fertilité.
1 : la couverture permanente des sols
2 : la réduction du travail du sol
3 : l’allongement de la rotation des cultures
L’évolution de mes pratiques ne s’est pas fait d’un seul coup. Tous les ans je modifie certaines choses, j’essaie avec plus ou moins de réussite.
Chronologiquement, j’ai commencé par développer les couverts végétaux entre les cultures d’hiver et de printemps pour enrichir mon sol. Ces couverts étaient broyés puis je les enfouissais en labourant.
C’était une erreur, il faut concentrer la matière organique en surface. Donc laisser les débris sur le sol. La matière organique est la base de tout. Elle nourrit la « vie » du sol (vie microbienne, insectes…). Je cherche toujours à augmenter le taux de matière organique de mon sol par l’implantation de cultures intermédiaires et par l’apport de compost.
Diminuer le travail du sol permet de moins perturber sa vie. Quand on travaille le sol, on créé des strates horizontales (semelles de labour) avec des zones de compaction que les racines des cultures ont du mal à traverser. Diminuer le travail et aujourd’hui ne plus travailler le sol permet une vie plus intense. Par exemple les vers de terre font migrer les substances nutritives verticalement et organisent le sol de façon verticale. Il n’ y a plus de zone compactée et les racines des cultures explorent le sol plus facilement.
La reconquête du sol se fait en ne le travaillant plus et en le nourrissant par des cultures intermédiaires. Il faut plusieurs années. L’allongement de la rotation se situe à la base de l’agronomie. Pour lutter contre les maladies des cultures et les mauvaises herbes il faut espacer dans le temps le retour d’une même culture sur une parcelle.
Aujourd’hui je ne travaille plus mon sol depuis 2 ans et l’évolution est visible. La marge de progression est encore très grande. Au printemps, j’ai investi dans un semoir de semi direct. Je faisais du semi direct avec un semoir inadapté, les résultats étaient moyens. Ce nouveau semoir permet d’implanter toutes les cultures sans travailler le sol. Il possède 2 distributions et permet donc de semer plusieurs cultures en même temps ou de fertiliser la culture au moment du semi et au plus près de la graine.
Par exemple :
Mois de juillet récolte du colza
Fin juillet semis d’une culture intermédiaire multi espèces. Cette culture doit structurer le sol, le nourrir et empêcher le développement d’autres plantes indésirables
Mi octobre : semis d’un blé en direct sans détruire la culture intermédiaire (l’hiver détruira cette culture)
Levée du blé
Récolte en juillet l’année suivante.
Ce type d’agriculture offre des possibilités énormes, et est beaucoup plus propre qu’une agriculture conventionnelle. Elle manque de reconnaissance même si nos dirigeants poussent dans ce sens.

lundi 1 juin 2015

Le mot du stagiaire (nov. 2014)

Évidemment je ne pourrai pas être aussi drôle qu'Arnaud ni aussi impressionniste que Laurent pour vous convaincre d’être assistant stagiaire à chez "Viens poupoule" !
Alors juste: il faut le faire !
Il faut le faire simplement parce qu'a deux c'est trop juste et qu'a trois c'est juste bien pour que Sébastien s'occupe des impondérables et que Pascal puisse prendre le temps de détailler son travail aux curieux (par exemple cette fois ci le gavage qu'il pratique et qui ne ressemble guère à la torture souvent décrite).
Profiter de ses explications claires et concises a été vraiment intéressant et même surprenant pour un citadin comme moi.
Il faut le faire parce qu'on est pas dans une relation "commerciale" traditionnelle:  manger ces bonnes volailles (et à cotés) mérite bien de passer une demi journée (fort agréable au demeurant) à jouer au caissier pour la communauté, découverte à cette occasion.

Bref:  un petit geste militant pour que ce système ne s’essouffle pas; Faites le !

Bien amicalement
- Jean-Christophe